L’idée de combiner l’élevage de poissons et la production de légumes ensembles est loin d’être nouvelle… en effet, l’aquaponie est une technique de culture utilisée depuis des millénaires en Asie et en Amérique Latine chez les Aztèques (chinampas).
Bien avant qu’on mette un mot sur cette pratique avancée de l’agriculture, l’aquaponie était déjà largement utilisée chez certaines civilisations.
Les Mayas, les Aztèques et l’aquaponie
En l’an 1000 les Indiens aztèques installés dans le centre de Mexico, près du lac Tenochtitlan pratiquaient déjà une méthode de culture proche de l’aquaponie. Leurs lacs d’eau douce étaient entourés par des marais et de hautes collines qui posaient problèmes et limitaient les possibilités pour cultiver de la nourriture.
Avec la grande ingéniosité qui les a amenés à devenir une grande civilisation, les Aztèques ont eu la brillante idée de construire un grand nombre de radeaux fabriqués à partir de roseaux et des joncs, qu’ils rembourraient avec les boues du sol dragué du fond du lac. Ils plantaient ensuite leurs cultures sur ces îles flottantes appelées chinampas, et au bout de quelques temps, les racines des plantes cultivées traversaient le sol de ces radeaux pour suspendre dans l’eau, comme dans le cas de la culture RAFT (DWC ou culture sur radeaux) en aquaponie.
Certains affirment que les Mayas avaient également recours à cette façon de cultiver avant les aztèques.
A l’heure actuelle, certains visiteurs de la région peuvent encore voir les restes des chinampas.
L’Asie et l’aquaponie
La Chine (surtout le sud de la Chine), la Thaïlande et l’Indonésie font également partie des pionniers de la culture aquaponique.
Les Chinois, à l’époque réputés très en avance sur leur temps, avaient remarqué que les déjections des animaux pouvaient être ajoutés à leurs plantes pour les fertiliser. Ils ont finalement amélioré leurs systèmes avec des enclos de poulets ou canards posés au dessus d’un enclos de porcs avec des trous dans le sol de sorte que les déchets, déjections et les excès d’alimentation puissent descendre et tomber entre les différents étages jusqu’à nourrir les poissons élevés dans l’étang. L’eau pouvait ensuite être dirigée vers les champs de riz par des canaux. C’est ce qu’on appelle la rizipisciculture.
Jardins suspendus de Babylone et l’aquaponie
Si on voulait pousser un peu on pourrait même ajouter les jardins suspendus de Babylone dans cet historique de l’aquaponie… nous ne saurons peut-être jamais si cette merveille du monde a existé ou non, cependant, de nombreux historiens insistent sur le fait que les jardins suspendus de Babylone utilisaient des méthodes de culture hors-sol.
Vous noterez que partout dans le monde, la polyculture était très présente…
L’aquaponie s’est depuis bien améliorée avec l’apparition de l’électricité, des pompes et de la technologie actuelle mais le principe n’en reste pas moins le même que celui utilisé par nos ancêtres lointains.
J’espère que cet article vous aura plu et que vous comprendrez que l’aquaponie n’est pas juste une lubie marketing mais belle et bien une méthode de culture millénaire éprouvée qui a nourri et continuera de nourrir des populations entières!
Pierre